CSSCT DU 13 AVRIL 2022 : RESULTATS DE L’ENQUETE SANTE
Résultats de l’enquête santé annuelle réalisée à l’automne 2021 : un constat alarmant et généralisé !
La 2ème édition de l’enquête sur la santé au travail s’est déroulée du 29 novembre au 22 décembre derniers.
Pour mémoire la finalité de l’enquête est de mesurer l’évolution des contraintes liées au travail et des ressources dont disposent les salariés pour y faire face, et d’appréhender les conséquences qui peuvent en découler en matière de santé au travail et d’engagement au service de l’entreprise. Le but étant d’une part d’identifier et de prévenir les facteurs de risque, d’autre part d’étendre et de pérenniser les points forts.
Le taux de participation à l’enquête 2021 a été satisfaisant (44% vs 45% en 2020). Rappelons que sur notre Etablissement il entrait dans le calcul de la prime d’intéressement local. Nous déplorons cependant que les résultats ne soient pas présentés aux collaborateurs, ce qui les motiverait davantage à répondre et rendrait ainsi plus pertinents les plans d’actions mis en œuvre.
Les constats issus de l’enquête sont sans appel.
Par rapport à un panel d’entreprises françaises représentatives constitué en 2020, sont notoirement plus mal notés par les salariés de notre Etablissement :
– les dimensions de contraintes quantitatives (charge et rythme de travail, exigences cognitives)
– les conflits de valeur (au sens de l’impossibilité d’atteindre la qualité de travail qu’on souhaiterait),
– la satisfaction au travail
– les exigences émotionnelles et
– l’insécurité professionnelle,
Plus grave, par rapport à l’enquête 2020, totalement comparable eu égard à la méthodologie employée et à la population enquêtée, la totalité des items sont en dégradation ; ce qui, précise le Service de Santé au Travail, est conforme à la fois aux enseignement des enquêtes flash, plus succinctes, réalisées tout au long de l’année 2021 et à la teneur des consultations médicales de l’année.
Compte tenu de niveaux initiaux qui étaient bons, les facteurs de ressources (notamment la collaboration avec les collègues, ou le soutien du management, quoique le lien se distende) restent à un niveau satisfaisant. Néanmoins, face à des contraintes qui s’alourdissent, ils ne suffisent plus à enrayer la consommation croissante d’énergie mentale requise pour simplement faire son travail.
Ces résultats sont certes à apprécier dans un contexte inédit : crise sanitaire, difficultés de production, réorganisations et mise en place de la Renaulution, départs dans le cadre de CAR21 qui ont entraîné un flottement dans les équipes, perte de lien social du fait du télétravail. Toutefois ce contexte ne reviendra pas de sitôt à la normale ; quant au télétravail, qui présente aussi des points très positifs, il s’agit d’une rupture durable voire irréversible.
Même si à ce jour les chiffres d’absentéisme ne montrent pas de dégradation, cette situation porte en germe un risque d’émergence de cas d’épuisement et de burn-out et à ce titre appelle de manière pressante la mise en œuvre d’actions correctrices.
En 2021, le Service de Santé au Travail a rendu visite à l’ensemble des Directions pour présenter les résultats de l’enquête 2020 et réfléchir avec elles aux plans d’action à mettre en place. Leur écoute a été inégale, tout comme les actions qui s’en sont suivies. Certaines réalisations ont été initiées, comme une hiérarchisation des tâches, avec mise en suspens de certaines d’entre elles, ou encore une révision à la baisse des effectifs mobilisés en réunion, de manière à éviter que les salariés ne disposent plus que la première heure et de la fin de journée pour faire leur travail. En parallèle, certains salariés dont la santé était en jeu ont fait l’objet de la part du SST d’un suivi individualisé à intervalles rapprochés.
L’objectif pour 2022 sera clairement un passage à une tout autre échelle. Les baromètres flash réalisés au long de l’année 2022 permettront de s’assurer que le retour à des indicateurs au vert est en bonne voie.
CFE-CGC Renault Group